CINÉMA D’HIER, SEGUNDO DE CHOMÓN

MARDI 12 MARS / 17h30

SÉLECTION DE COURTS-MÉTRAGES D’UN PIONNIER DU CINÉMA SOUS LES ÉCLAIRAGES DE STÉPHANIE SALMON ET JEAN-CLAUDE SEGUIN

cine

El heredero de la casa Pruna (1904) – © Filmoteca de Catalunya

Segundo (de) Chomón : le mystérieux magicien espagnol

Sur bien des points, la vie de Chomón (Teruel, 1871-Paris, 1929) reste un mystère…

Il surgit à Barcelone (1901) comme coloriste de films et de cette époque datent ses premiers contacts avec la maison Pathé. En 1903, il tourne avec le clown Antonio Pinto « Pif-Paf» son premier film connu. En 1904, il participe à l’expérience avant-gardiste de la salle Mercé où certaines bandes cinématographiques sont projetées avec des acteurs dissimulés qui « sonorisent » le film. En compagnie d’Alberto Marro et Luis Macaya, il fonde une société cinématographique (1904) qui se consacre principalement à la production de documentaires et, plus rarement, de fictions comme El heredero de la casa Pruna.

En 1906, Segundo (de) Chomón travaille déjà comme opérateur pour la société Pathé et tourne un film, à Madrid, sur les fêtes en l’honneur du mariage d’Alphonse XIII (mai 1906). C’est alors que Chomón va bénéficier de la restructuration de la maison Pathé, dont une partie des opérateurs part travailler en Italie. Aubaine qui va lui permettre de se retrouver aux avant-postes de la société où il développe le fantastique, l’animation et la fantasmagorie. Avec une sorte de frénésie, il va tourner des dizaines de films dont de nombreux chefs-d’œuvre : Les Fleurs animées (1906), Le Spectre rouge (1907)… et bien sûr le remarquable Hôtel électrique (1908). Il rivalise avec le mage de Montreuil, Georges Méliès, dont la production s’essouffle alors, et n’hésite pas à donner sa propre vision des films d’anticipation comme Voyage sur Jupiter (1909) ou Au fond de la terre (1910).

À cette époque, il lance à Barcelone la société de production Chomón y Fuster, avant de s’installer définitivement en Italie où il tourne, entre autres films, Più forte che Sherlock Holmes (1912) pour la société Itala-Film à Turin. Oublié de tous, il décède à Paris alors que le cinéma parlant commence à triompher sur les écrans.

En partenariat avec la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé et la Filmoteca de Catalunya